English:
Aurore Reinicke – on the photography series REMINISCENCE, 120 x 180 cm (47” x 71”), 2005
Conceived in response to a terror attack that I witnessed in the Middle East, “Reminiscence” should be viewed as a reflection on inner life and subjectivity.
The absurdity of a hidden war and of crisis is presented using choreographic means and a landscape that is both semi-real and also artificially staged.
A body in movement, both mobile and immobile, depersonalized and subsumed by the surrounding space, is submerged in the semi-darkness of a bluish-green, grayish, sometime deep blue atmosphere. In this essentially melancholy environment, within which I myself embody the female figure in the image, this additional montage confirms the positive strength of a specific site and a precise temporality.
The image refers to the years in which I witnessed the war between Israel and Palestine (first Intifada 1987-1990 and second Intifada 2001-2004): an invisible war, but one which was intensely experienced on a day to day basis.
Of all the scenes presented to the observer, this last one in particular is informed by an authentic experience of depths, and of the depth of the psyche. The figure is completely immersed, devoured by the universe of a silent macrocosm. It represents complete isolation, the loss of all ties within the matrix of a complex historical situation. It is the short version: filmed, photographed, sketched and simultaneously staged. Yet this “choreography” does not come in the form of a spectacle. Instead, it is intended as a kind of sponge, which soaks everything up. The images relies not on narrative or meaning but on atmosphere. This atmosphere is not intended as a substitute for reality, but refers to that which is beyond reality, a depressing situation bereft both of energy and a sense of history.
The atmospheric features that determine light, space, and color contribute towards the perception of a depressive state of affairs, reflected in the immobility and isolation of my person. The metaphor of depression is omnipresent throughout the image: as a subject, it is obvious without being visible. Senses have been extinguished, the connection to reality sundered, the ability to gather experience has atrophied, the fact of earthly existence has been subjected to a process of regression back into a prehistoric version of the self.
The black, bluish, and greenish gray tones convey a strong feeling of claustrophobia. The walls and wire netting respond to the feeling of imprisonment. In addition, the diminishment of my person, reduced to stillness and passivity, congeals the image into a state of utter outrage and complete quiet. The almost fetal, hunched position and the suspension of time express this depressive state – testament to a paradoxical approach to the world and towards myself on the one hand but also, and this may be something that I fear, a sign of extreme lucidity. Depressiveness is a signal, an expression of opposition. Alone, cut-off from all ties to the past as well as to the future, to society and to sociability, the represented individual is a figure bereft of a topic, or rather, a figure who keeps the topic hermetically encrypted: a mystery. Philippe Pareno reinforces this idea when he compares the artist to “a prisoner, killing time by occupying the dead zones, the fallow zones. He is a discoverer, always in search of challenges, a provocateur.”
These images bespeak an expectation. The calm and the immobility are witnesses to a latent drama and implied horror: everything combines to reinforce an effect of portent, like the shadow of death. Yet its reverberations scarcely touch my person, whose dumb presence, paradoxically, is invulnerable. The feeling of unease, which saturates the spectator, is conveyed through melodrama that derives not from action but from inaction, or to put it another way, from the deactivation of positive elements in the image: the suggestion of movement, the mysterious colors, or the multiplication of perspectives in the various compositions.
I suggest a new approach: The artist does not turn away from life because he no longer believes in existence. On the contrary, his art turns towards life, embracing and celebrating existence by mourning it in an affective, contemporary present. However, artists reject political perspectives and realist approaches in order to fully embody an attitude of denial. Depressiveness does not characterize the artist himself but his position vis-à-vis the world and vis-à-vis art. Seen from this point of view, depression is the expression of an imperious wish. It is the need to respond to contemporary social imperatives such as health, speed, communication, profit, beauty with inertia, psychological emptiness, self-disgust. I would like to add that “Reminiscence” also responds to the injunctions of injustice, war, and the loss of respect for humanity.
Aurore Reinicke, Berlin, July 2003
Français:
Aurore Reinicke- à propos la série photographique “REMINISCENCE”, 120x 180 cm, 2005
Un corps en mouvement, mobile et non-mobile à la fois, fondu dans un espace, dépersonnalisé est submergé par l’ambiance plongée dans une semi-obscurité, glauque, grisatre, parfois bleutée. Fondamentalement nostalgique, ce montage ultérieur voulu du personnage qui est incarné par moi-meme affirme la force positive d’un situ choisi et d’une temporalité précise.
Il s’agit des années que j’ai vécues (première Intifada 1987/1990 et deuxième Intifada 2001-2004) dans cette guerre entre la Palestine et l’Israel: guerre qui ne se voit pas mais qui se vit intensivement au jour le jour. Parmis les scènes différentes qui s’offrent au spectateur ce dernier est plutot soumis à une véritable expérience des profondeurs, profondeur de la psyché. La figure est promise à une sorte d’immersion totale, engloutie dans l’univers du macrocosme silencieux. Elle figure l’isolement absolu, la perte de tout lien, conséquence d’une situation complexe de l’histoire. C’est le condensé filmé, photographié, dessiné et à la fois mis en scène. Pourtant cette “choréographie” propose au public non pas un spectacle, mais une imprégnation. Catherine Grenier écrit: “l’image ne crée pas du récit, du sens mais de l’ambiance. Une ambiance qui ne restitue pas le réel mais un en-deca du reel, un état déprimé du réel auquel on a soustrait l’énergie, le sens de l’histoire”.
Les données atmosphériques que déterminent l’élairage, l’espace, les couleurs participent à la sensation d’un état dépressif, état qui fait écho à l’immobilité et à l’isolation de mon personnage .Catherine Grenier poursuit: “La métaphore de la dépression est là pleinement à l’oeuvre: le sujet est visible sans etre lui-meme voyant, ses sens sont annihilés, son lien au réel rompu, sa capacité d’expérience atrophiée, son etre au monde soumis à un processus d’involution qui le ramène à la préhistoire de lui-meme.”
Le noir, les gris bleuatres ou verdatres dégagent un fort sentiment de claustrophobie. Les murs, les grillages répondent au sentiment de l’enfermement..De plus, la réduction de mon personnage qui est réduit au silence et à la passivité, fige l’image dans une démesure dénuée d’anecdote, totalement silencieuse. Le repli sur moi-meme, la position quasi-embryonnaire, la suspension du temps expriment cet état dépressif , qui induit une relation au monde et à moi paradoxale, mais témoigne en meme temps, je le crains peut-etre, d’une extreme lucidité. Catherine Grenier commente: “ le dépressif est un signal, l’expression d’une résistance. Seul, coupé de ses liens_ avec le passé comme avec le future, avec la société et la socialité_ l’individu représenté est une forme sans sujet ou plutot, une forme qui renferme le sujet d’une facon hermétique: un mystère. Philippe Pareno renforce ce concept par ces mots en parlant de l’artiste: “Comme les prisonniers, il tue le temps, il occupe les zones mortes, les zones en friche…c’est un inventeur. Il ne cesse de lancer des défis, de provoquer.”
Ces images font sentir l’attente. Le calme et l’immobilité témoignent d’un drame latent et de l’horreur suggeré: tout contribue comme l’ombre portée de la mort. Sa réverbération ne touche à peine pourtant mon personage, paradoxalement non vulnérable dans sa présence muette. Le malaise qui imprègne le spectateur est transporté sur un registre mélodramatique qui ne doit rien à l’action mais tout à l’inaction ou à la désactivation des éléments positifs de l’image que suggèrent les ébauches de mouvement, les couleurs mystérieuses, la multiplication des angles de vue à travers différentes compositions.
Catherine Grenier ouvre une nouvelle perspective en écrivant: “ L’artiste ne se détourne pas de la vie parce qu’il en conteste le sens, tout au contraire il la ramène à lui et l’exalte en déployant l’oeuvre dans le présent de l’affect….Les artistes pourtant s’écartent de toute perspective politique ou d’un quelquonque réalisme, pour incarner l’expression du refus. Le déprimé ne figure pas l’artiste, mais la position de l’artiste face au monde, face à l’art. La dépression traduit ainsi un désir impérieux de répondre par l’inertie, le vide psychologique, le dégout de soi, aux injonctions de santé, de vitesse, de communication, de profit, de beauté qui assaillent quotidiennement l ’índividu”. J’ajouterais meme dans l’oeuvre de Réminiscence de répondre aux injonctions de l’injustice, de la guerre et de la perte du respect de l’humanité.
Aurore Reinicke, Berlin, Juillet 2005
Deutsch:
Aurore Reinicke - zur Fotografieserie „REMINISCENCE“ (Erinnerung), 120 x 180 cm, 87 x 130 cm, 2005
Infolge eigener Erfahrungen als Zeugin der Terrorakte im Nahen Osten ist „Reminiscence“ als Widerspiegelung des inneren Lebens und Empfindens zu verstehen.
Die Absurdität der Situation eines versteckten Krieges und einer Krisensituation wird unter Einbeziehung choreografischer Mittel vor einer halbrealen und gleichzeitig inszenierten Landschaft dargestellt.
Ein Körper in Bewegung, regsam und reglos zugleich, verschmolzen mit dem Raum und entpersonalisiert, ist versunken in eine blaugrüne, gräuliche, bisweilen bläuliche ins Halbfinsterne getauchte Atmosphäre. In dieser grundsätzlich schwermütigen Umgebung bestätigt diese weitere Montage, in der ich selbst die Dargestellte verkörpere, die positive Kraft eines ausgewählten Ortes innerhalb eines festgelegten Zeitrahmens.
Es handelt sich um die Jahre, während derer ich den Krieg zwischen Palästina und Israel miterlebt habe (erste Intifada 1987-1990 und zweite Intifada 2001-2004): einen Krieg, den man nicht sieht, aber den man Tag für Tag intensiv erlebt.
Zwischen den verschiedenen Szenen, die sich dem Betrachter bieten, liegt dieser letzten eine wahre Erfahrung der Tiefen, der Tiefe der Psyche, zugrunde. Die Gestalt taucht vollkommen ein, verschlungen im Universum des stillen Makrokosmos. Sie repräsentiert die völlige Isolierung, den Verlust jeglicher Bindung als Konsequenz einer komplizierten Situation der Geschichte. Es ist die gefilmte, fotografierte, gezeichnete und gleichzeitig inszenierte Kurzfassung. Doch diese „Choreografie“ bietet dem Betrachter kein Schauspiel, er soll alles ganz in sich aufnehmen. Catherine Grenier schreibt: „Das Bild baut sich nicht durch die Erzählung, den Sinn auf sondern durch die Stimmung, eine Stimmung, die nicht die Wirklichkeit ersetzt sondern das hinter der Wirklichkeit Zurückgebliebene, einen deprimierenden Zustand der Wirklichkeit, dem man die Energie, den Sinn der Geschichte entzogen hat.“
Die atmosphärischen Gegebenheiten, die Licht, Raum und Farben bestimmen, tragen zur Wahrnehmung eines niederdrückenden Zustands bei, der sich in der Regungslosigkeit und Isolation meiner Person widerspiegelt. Catherine Grenier fährt fort: „Die Metapher der Depression ist im Werk ständig gegenwärtig: das Thema ist offensichtlich ohne selbst sichtbar zu sein, seine Sinne sind ausgelöscht, seine Verbindung zum Realen abgebrochen, seine Fähigkeit, Erfahrungen zu sammeln, verkümmert, sein Sein auf Erden einem Prozeß der Rückbildung unterworfen, der ihn zur eigenen Vorgeschichte zurückführt.
Das Schwarz, die bläulichen und grünlichen Grautöne vermitteln ein starkes Gefühl der Klaustrophobie. Die Mauern und die Gitter antworten auf das Gefühl des Eingeschlossenseins. Ebenso die Reduzierung meiner Person, die auf Stille und Passivität beschränkt ist, lassen das Bild in einer Maßlosigkeit und völliger Stille ohne narrativen Sinn erstarren. Die fast embryonale, gekrümmte Haltung und der Stillstand der Zeit drücken diesen depressiven Zustand aus, der zu einer widersinnigen Beziehung zur Welt und zu mir hinführt, aber gleichzeitig, und das fürchte ich vielleicht, von äußerster Klarheit zeugt. Catherine Grenier kommentiert: „Das Depressive ist ein Signal, der Ausdruck eines Widerstands. Allein, abgeschnitten von seinen Bindungen - zur Vergangenheit wie zur Zukunft, zur Gesellschaft und zum sozialen Gespür - ist das dargestellte Individuum eine Gestalt ohne Thema oder vielmehr eine Gestalt, die das Thema auf eine hermetische Weise geheimhält: ein Mysterium.“ Philippe Pareno bekräftigt diese Idee, indem er über den Künstler sagt: „Wie die Gefangenen, so schlägt er die Zeit tot, er besetzt die toten Zonen, die brachliegenden Zonen... er ist ein Erfinder. Er sucht unentwegt Herausforderungen, er provoziert.“
Diese Bilder lassen eine Erwartung erahnen. Die Ruhe und die Regungslosigkeit lassen auf ein verborgenes Drama und einen Schrecken schließen: alles zielt darauf hin wie auch der vom Tod herbeigebrachte Schatten. Seine Erscheinung berührt dennoch kaum meine Persönlichkeit, die paradoxerweise mit ihrer stummen Gegenwart unverwundbar ist. Die bedrückende Stimmung, die den Betrachter durchsetzt, wird durch melodramatische Komponenten transportiert, denen nicht Handlung sondern Untätigkeit oder Deaktivierung der positiven Elemente des Bildes, die Andeutungen von Bewegung, die geheimnisvollen Farben, die Multiplikation der Blickwinkel bei den verschiedenen Kompositionen zu verdanken ist.
Catherine Grenier eröffnet eine neue Sichtweise, indem sie äußert: „Der Künstler wendet sich nicht vom Leben ab, weil er etwa seinen Sinn bestreitet, im Gegenteil, er führt es zu ihm hin und verehrt es, indem er das Werk in der Gegenwart des Affekts betrauert... Die Künstler lehnen jedoch jegliche politische Perspektive oder irgendeinen Realismus ab, um den Ausdruck der Verweigerung zu verkörpern. Der Deprimierte stellt nicht den Künstler dar sondern die Position des Künstlers gegenüber der Welt, gegenüber der Kunst. Die Depression drückt somit ein unabweisliches Verlangen aus und antwortet durch Regungslosigkeit, psychologische Leere, Abscheu vor sich selbst auf die Einschärfungen zur Gesundheit, Schnelligkeit, Kommunikation, den Profit, die Schönheit, mit denen das Individuum alltäglich konfroniert wird“. Ich selbst möchte hinzufügen, daß in dem Werk „Reminiscence“ den Einschärfungen auf Ungerechtigkeit, Krieg und Verlust des Respekts vor Menschlichkeit entgegnet wird.
Aurore Reinicke, Berlin, Juli 2005