Pierres rugueuses égratignant et saignant
la surface lisse de cette silhouette grise
pareille à la lumière qui baigne
autour dune flaque ressemblant à un sang noir et anonyme
Elle se perd dans l’espace limité
recroquevillée et pliée
le dos et les contours arrondis
dans cette chaleur brulante et trop crue
Il se vit debout à ses propres pieds
consumé de braises et déployé dans le mauvais sens
projetant les limites de sa vie et de sa solitude
dans tous les gestes de l’inexistence
La lumière habite et se faufile entre les ombres
les cris sont aveugles sous le soleil
soleil qui écrase toutes ces odeurs
et ce poids sur tes épaules ensablés
coupant le mur
on ne voyait plus que ton ombre
victime des silences et des violences
de l’espace et du temps
Aurore Reinicke, Jerusalem, septembre 2005